[Lugdunum skinheads]

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRP00198 003
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 24 x 36 mm
historique La bière, le cul et la baston. Denis, crâne rasé et doc Martens, ironise la devise des skins. Une canette de bière à la main, la douzième de la soirée, il regarde en souriant son copain Briquet qui, lui, boit du jus d'orange. Et pourtant, Briquet, têtes de mort à tous les doigts et anneaux aux oreilles, a le même look. Et les mêmes idées. Pas moins skin que le premier, il a fait un choix, il y a plusieurs mois. Celui des sports de combat. "Ça m'a donné de la force. J'arrive mieux à soulever les tables. Je ne pouvais pas cumuler l'alcool et la musculation". A 22 et 23 ans, Denis, câbleur, et Briquet, électricien, sont des skins de longue date. Leurs antécédents sont marquants. Ce sont des anciens de Brest où l'on avait rarement répertorié autant de crânes rasés ni vu "baston" plus sauvage. Une référence dans la mémoire skin. Résultat de leur voyage : un emprisonnement pour Denis et une condamnation plus légère pour Briquet. Mais surtout une "respectabilité" sur Lyon. Et des inimitiés à Paris pour des rivalités entre bandes. Pour Denis, qui s'est retrouvé au chômage à la suite de cet épisode, l'histoire de Brest reste un souvenir un peu sombre : "En rentrant, je n'avais plus rien. Moi, je ne suis pas comme certains skins. Je ne veux pas faire de la prison tout le temps." S'ils gardent le goût des virées et des bastons à Lyon, Saint-Etienne, Grenoble ou Montpellier, Briquet et Denis affichent surtout un mode de vie résolument skin. Et un engagement politique jusqu'au-boutiste. Très marqué extrême-droite. Source : "Scène de la haine quotidienne" / Carole Chatelain et Muriel Pernin in Lyon Figaro, 23 juin 1989, p.3-4.
note à l'exemplaire Ce reportage photographique contient 64 négatifs.

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